Bien pauvre fut le poète

Bien pauvre fut
Le poète qui a dit
« Tes baisers sont
Comme le miel »

Car s’il avait reçu

L’hommage de tes lèvres
Il aurait dit:
Tes baisers
Sont des noces
De miel et de lumière

Jamais il ne te sut
Ce poète qui a dit
« Tes caresses
Sont de soie »

Car s’il avait connu

L’hommage de tes mains
Il aurait dit:
Tes caresses
Invitent l’immobile
Et le temps, et le monde
Dans la soie de ton être

Jamais il ne sentit
Le poète qui clama :
« Ta peau
Est comme le lait »

Car aurait-il effleuré
Le calice de tes hanches
Il aurait murmuré :

Ta peau
Est le berceau du matin
Où renaît, infinie

la paix
 onctueuse du silence.