Un enfant vit au cœur de la vie. Il est le cœur de la vie. Il est spontané, irréfléchi, joyeux, libre et aimant. Quel adulte dirait non à vivre comme ça ? A moins, bien sûr, qu’on ne lui ait inculqué comme une évidence dès son enfance que ce n’est pas possible, que le monde est dur, voire cruel, et qu’il n’y a pas de place pour ces qualités spontanées.
Il est vital de se protéger, mais est-ce vital de se méfier ?
Et si on osait ? Reconnaître qu’au fond de nous une évidence subsiste. Que la vie, quoi que nous pensions de contraire, c’est ça. Ce n’est pas que ça mais c’est d’abord ça. Le reste vient autour, s’agréger sur cette base première.
Un enfant vit comme ça, dans le cœur de la vie. Il est le cœur de la vie.
Son simple état d’être, ses comportements, ses réactions, tout va nous amener vers ça.
Et, naturellement, cela va nous amener là où nous ne sommes pas au cœur de notre vie. Pas dans notre vie propre, décidée. Pas dans le sens de notre vie.
Insupportable.
Alors pour faire taire cet insupportable, nous allons faire taire l’enfant.
Nous devrions tous avoir la possibilité donnée d’être au cœur de notre vie. Ce pour quoi nous sommes faits, plus qu’un autre, mieux qu’une autre. Parce que c’est pour ça que nous sommes là.
Nous avons tous besoin de nous sentir vivants, pleinement, et nous ne pouvons l’être si nous ne sommes pas dans notre vie. L’enfant est dans sa vie, il n’a rien à voir avec la somme de tous nos choix erronés, ou nos non-choix, nos réponses toutes faites déposées par les autres.
Bien sûr, être libre, au centre de sa vie n’est pas facile, ni un allant de soi. Cela demande du courage, de l’audace ou une prise de risque parfois intimidantes. Et nous n’avons pas tous le luxe de pouvoir consacrer du temps à nous trouver. Mais combien d’entre-nous auraient cette possibilité, et ne la choisissent pas. Par paresse, facilité, manque de connaissances.
Pour être au cœur du cœur de nos enfants, nous devrions tous être au cœur de nos vies.