Le Club Med est tel le palais de Kapilavastu où vécu le Bouddha : il semble que nulle mort, nulle vieillesse, nulle maladie n’y aient droit de cité
Hier, soirée à thème culturel. Dans le restaurant du Club, des groupes gnawas jouaient, comme les pianistes d’ambiance de la chanson de Charlélie Couture. Un groupe à l’entrée (avec photo au passage aux côtés du mâalem), un autre dans la salle, un autre sur la terrasse. Tout ceci se mélange et frise la cacophonie. Imperturbables, les musiciens jouent, dansent et chantent, devant les allées et venues de « gentils membres » leur prêtant à peine quelques secondes d’attention polie entre deux voyages au buffet, ou au contraire, s’extasiant devant ces charmants autochtones si pittoresques avec leur tradition.
Dans un pays ou une large part de la population peine encore à manger à sa faim, ces assiettes chargées comme des décors de films indiens qui vont et viennent sous le nez de ces hommes, dont certains vénérables vieillards aux cheveux blanchis et à la peau parcheminée, a quelque chose de vraiment obscène.