Il faudrait faire preuve d’une plus grande audace. Mettre fin à toute verticalité arbitraire. Développer les participations internes. S’intéresser autant à ceux qui accueillent qu’à ceux qui sont accueillis. Mettre tous les salariés sur pied d’égalité, à compétence et responsabilité identiques. Cesser le tourisme vitrine, favoriser l’immersion, délaisser la mise en scène du folklore qui réduit, caricature et dénature. Développer de véritables réseaux d’intégration locale. Désenclaver; car toute enclave d’une supériorité ostentatoire appelle la comparaison, l’envie et la vengeance, et sera tôt ou tard vouée à l’échec. Confucius a dit « un grand arbre attire la cognée ». Abandonner la recherche de la rentabilité maximale qui ne peut que conduire à l’échec humain, à la frustration, à la rancoeur. La remplacer par une autre dynamique respectueuse des êtres et des espaces : la recherche d’une coopération rentable à visée humaniste.
Sinon, quelle humanité que celle de ce tourisme où des mesures de protection de plus en plus élaborées transforment peu à peu ces enclaves en camps retranchés?
C’est entendu, il y a d’autres problèmes bien plus importants sur terre. Mais l’idéaliste en moi attend le jour où le dernier Club Med évoluera intelligemment ou bien fermera ses portes. Et mettra ainsi fin à l’expression pernicieuse de ce bruit colonial grésillant.