Et vous êtes passée, demoiselle inconnue, à deux doigts d’être nue, sous le lin qui dansait.
Jacques Brel, La ville s’endormait
Alors que je traversais le cimetière du Père Lachaise, cette jeune femme resplendissante, croisée fleur et lumière parmi les tombes effacées par le temps.
C’est tout de même étonnant me suis-je fait la remarque : à chaque période de mon existence où, comme aujourd’hui, je doute fortement de ma capacité à me réaliser simplement comme être humain, et sens la tentation d’abdiquer entreprendre mes entrailles, j’ai toujours, toujours croisé les pas d’une belle jeune femme. Parfois même très active dans l’établissement d’une complicité partagée, comme cette inconnue qui m’avait offert un magnifique sourire derrière la vitre du train qui emportait la compagne dont je venais de me séparer…
Comme si la vie me murmurait en ces moments-là : “Vois, et souviens-toi combien la vie est belle”.
A moins que ce ne soient plus simplement mes yeux et mon sexe qui refusent la ratiocination que je m’inflige dans pareilles circonstances?
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