Que son intelligence puise en sa sensibilité le meilleur d’elle même. Que son intégration émotionnelle lui apporte une grande variété de réponse aux défis de la vie. Que sa capacité d’action ne soit pas grevée de forces qui dénient.
Que son amour de la vie soit plein et fécond. Que son altruisme soit une donnée naturelle de base. Que son égoïsme soit juste et sans excès.
Que sa soif de connaître soit vivante et non encyclopédique. Qu’il ne se tienne pas à l’écart du grand festin de la vie. Que sa vision soit claire et lucide, mais pas pessimiste.
Que cet être soit heureux de vivre et de participer aux destinées humaines. Que sa créativité ne l’enferme pas dans un refuge isolé mais rayonne dans le monde.
Qu’il soit heureux. Qu’il se fasse plaisir. Qu’il choisisse sa vie au lieu de la subir. Qu’il transmette ces joies.
Que son corps soit son allié et non son vassal. Que la peur de vivre ne le fige ni le rétrécisse. Que ses déséquilibres soient dynamiques et féconds. Que ses peines soient de courte durée. Que sa joie soit solide.
Que les grandes lois qui guident sa vie soient siennes. Que nul voile de tristesse n’obstrue ses yeux. Que la souffrance inévitable ne l’entame pas dans son socle d’existence.
Qu’il sache s’affirmer sans violence, se retirer sans s’effacer. Qu’il garde foi en la beauté de la vie en toutes circonstances. Qu’il ne connaisse pas le soleil noir de la dépression ou le ciel empoisonné de la désespérance. Qu’il ne fasse pas la douloureuse expérience de la dissociation intérieure. Que son être soit et reste entier.
Qu’il aime la terre comme on aime le vivre. Qu’il donne corps en dehors de lui aux voix intérieures qui lui échappent. Qu’il ait la passion de se connaître. Qu’il parte dans la vie non pas armé mais doté.
Toujours en lien avec ses ressentis pleinement assumés, qu’il puisse traverser les inévitables épreuves de la vie sans que sa base, sa terre, son socle, sa terre du continent rare, ne soit entamée.
Qu’il ne s’abîme ni se mette en péril volontairement pour se sentir exister, mais sache courageusement mettre à l’épreuve ses limites. Qu’il sache franchir ces limites lorsque son être l’exige. Qu’il ne confonde pas ce qui dépend de lui de ce qui dépend de l’autre.
Qu’il vive sa vie et pas celle d’un autre.
C’est l’hymne à l’enfant réel.