La matière fidèle à elle-même
Porte la parole éternelle
Sable et pierre,
Jérusalem.
La matière agrégée
La matière désagrégée
Sable et pierre,
Jérusalem.
Soleil sur la pierre,
Soleil sur le sable
Matière,
Jérusalem.
Construite de pierre effritée
Et de sable
Pierre et sable,
Matière involuée
Autant qu’évolutive.
Jérusalem.
Jérusalem,
Tes pierres résonnent
En silence
De l’Histoire incarnée :
Trois fleuves ont sailli le désert.
Jérusalem,
Je t’en supplie,
Que jamais rouge ne soit ton âme
Comme dans ce rêve
D’une lumière brûlante
Illuminant par deux fois,
Tes murs aveugles
D’un soleil empoisonné.
Jérusalem,
Qu’as-tu fait du message de tes Pères,
Qu’as-tu fait
De l’esprit de tes pierres ?
Jérusalem,
Qu’as-tu fait de l’esprit de tes Pères,
Qu’as-tu fait
Du message de tes pierres ?
Jérusalem,
Dans tes bras mille fois séculaires,
Un enfant pleure, abandonné
Un jeune garçon aux yeux de fer
Et dans son regard grillagé se reflètent
En leur dernier éclat mutilé
Tes murs, ta lumière et tes pierres.
Jérusalem, entends ma peur :
Qu’un jour de malheur
Tes trois fleuves sacrés
Nourrissent ta poussière.