Umaniti

Dominique Radisson {textes, poèmes & autres choses}

L’inspiration d’Umaniti, dix ans après

Enfin, j’écris pour diffuser les trésors de cette intelligence individuelle et collective qui recherche la connaissance de l’être depuis des siècles.

Et là, j’ai plus la plume du journaliste et du chercheur. Celui qui s’émerveille en particulier des chemins que l’Occident a pris pour exprimer la nature profonde de l’être, favoriser la reconnexion avec sa sensibilité première et cette sensorialité d’amour qui fonde son existence, et comprendre les mécanismes de la souffrance et de la violence qui résultent de l’atteinte à ce noyau d’amour.

Dans mon abbaye de Thélème personnelle, dans la pièce dédiée à ces exploratrices et explorateurs de l’amour incarné sous l’égide de l’esprit scientifique au service de la vie, je rencontre les noms de Wilhelm Reich (bien sûr, un des plus éminents pionniers), Alexander Lowen, John Pierrakos, Alice Miller, Stanislas Grof, Jean Liedloff, Arthur Janov, Rupert Sheldrake, Frederic Leboyer, Aletha Solter, Michel Odent, Frans Veldman, Alexander Sutherland Neill, Maria Montessori et bien d’autres 1

Une sorte d’inventaire à la Prévert qui peut paraitre étrange, tant il réunit des êtres et des œuvres qui peuvent – apparemment – n’avoir pas grand chose en commun, mais pour moi, qui participent tous de ce même mouvement moderne occidental de re-sensibilisation consciente de l’être, de cet élargissement sans précédent du cadre de la pensée humaine qui l’accompagne.

La fin du monde mécanique, le début du monde aimant, et il était grand temps que cela se sache.

Les œuvres de ces défenseurs de la Vie m’aident à comprendre, non pas de façon abstraite, avec force production de théories et concepts tous plus compliqués les uns et que les autres, mais dans un langage simple et accessible où part belle est faite à la sensorialité, comment ce grand bal des humains s’anime et s’immobilise, s’articule et se désarticule. 

Comment, entre grâce et disgrâce, il se sensibilise et se désensibilise.

Comment il ressent.

Car en somme, tout ce grand courant de connaissance moderne occidental peut résumer son propos à cette quête essentielle: ressentir à nouveau, et de façon intégrée, tout l’amour de la vie en soi. 

Comment l’homme ressent, pourquoi il ne ressent plus (souvent à son insu, générant une forme de vie appauvrie, mécanisée et stéréotypée, évoluant dans une représentation du monde biaisée et irréelle2) le plaisir de vivre, cette sensation existentielle lumineuse sans raison et sans objet, fondante et onctueuse, en-dessous de tous les manques, de toutes les pertes et de toutes les atteintes, et comment, s’enréalisant, il peut la ressentir à nouveau pleinement, et mettre ainsi un terme à sa souffrance, sa dépression, sa violence et ses tourments. 

Ce serait une des façons de le dire…

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  1. Bien sûr, un tel mouvement de connaissance de l’être et de sa nature profonde ne saurait être dissocié de ceux qui en étudient le prolongement naturel dans d’autres domaines de la vie des hommes : médecine, sociologie, pédagogie, écologie, économie, politique, arts… avec, semble-t-il, toujours ce même socle d’expérience préalable à l’œuvre : réaliser la beauté de la vie et s’en émerveiller, la servir sans l’asservir, dégager des perspectives d’évolution qui n’empruntent plus les chemins poussiéreux d’une pensée mécaniste vieille comme le monde.[]
  2. Dont l’un des récents avatars s’incarne dans l’avènement d’un totalitarisme technocratique sanitaire.[]