J’aime cette vision d’une cité transparente. Il lui est arrivé plusieurs fois de se présenter dans mes rêves, marquant chaque fois ma mémoire au réveil du souvenir de son indicible beauté, dans le sentiment de cette joie particulière qui accompagne les retrouvailles essentielles.
Comme c’est étrange… Ce monde futur qu’elle résume et symbolise, j’ai intensément envie de le connaître, et en même temps —c’est une sensation très nette en moi— j’ai l’impression de l’avoir déjà connu. De le reconnaître.
Un monde connaissant davantage de clarté. La clarté de soi. La clarté en soi. Offerte à l’autre, comme à soi-même. Un monde non encore advenu où je reconnaîtrais quelque chose d’essentiel que j’ai déjà connu.
Comme un miroir à deux faces, réfléchissant les deux rives d’un même temps. Un miroir qui me dit : nous venons du mur opaque et aveugle et allons vers la paroi minérale claire et translucide.
Plus l’homme va vers la lumière, plus il bâtit de parois claires.
C’est déjà là.