Mystère du souffle
Porte deux fois franchies dans une vie
Mais qu’au moins cette porte soit ouverte!
Observe, reçois, prends, donne, échange
Cela se passe là,
À deux pulsations
À deux battements
À deux ouvertures d’âme
Cela se passe si près
Cheval sauvage peut être dompté
Et rester libre
Infini,
Incontrôlé
Mais guidé
Disponible
Infini ployé sous le vent de l’invite
Déployé en gerbes
Toujours uniques
Jamais renouvelées
Chant de la Vie
Territoires immenses à une portée de choix
Chant ivre de ce qui échappe au choix
Jamais ce ne fut
Toujours ça a été
Vibrant et disponible
Invité par le vent
Par le soleil et les chants d’oiseaux
Coulée d’or perpétuelle et sans fins
Se glisse dans l’espace intérieur
L’âme s’envole
Arrimée par amour et non obligation
Pour créer un pont de cristal vivant
Entre la vie qui est
Et la vie qui devient
Franchis la porte!
Élance-toi
Baigne-toi
Fonds-toi
Sois révélé
Redéfini
Remodelé
Réaspiré
Réinsufflé
Que le chant de ton être
Entaille la roue du temps
D’une fulgurance
Que d’autres sentiront
Chaîne,
Suite,
Complicité des serviteurs du souffle
Ce furent les plaines
Les monts,
Les vagues
Les montagnes
Les ville peut-être
Et qui sait encore?
Main tendue depuis des siècles
Invitation,
Appel,
Injonction,
Jamais supplique
Toujours joie et service
Révélation en creux
Au creux
Refus de la verticale
Respirer c’est plonger dedans
Ce qui croît
C’est ce qui s’accroît
Et non ce qui s’envole
Coulée d’or en ce matin d’été
Dans la ville aux pierres reposées
Respire!
Accomplis le passage
Sois en dedans
En même temps qu’en dehors
Sois aimé par le souffle
Ce par quoi tu crois vivre
Alors que tu en es vécu
Image : tableau de Eliora Bousquet