Et je retournerai
Sur les terres rouges d’argile
Verdies de chants oblongs
Aiguisées de silences
C’est de là que je viens
Terre rouge de Provence
Ou terre rouge d’Australie
Terre rouge,
C’est de toi que je viens
Au près du chant d’eau pure
En ses creux retirée
Sous les silex complices
Et sous l’arbre aux oiseaux
Oui c’est là
Aimé, aimé du vent
Qui sèche les étoffes
Et fait chanter les pins
Que je sens d’où je viens
Car si la terre me porte
C’est le vent qui m’enfante
Moi, fils de nuit claire
Béni d’étoile polaire
Sous une voûte d’alliance
Immobile et mouvante
Et dans la nuit bleutée
Piquetée de toutes parts
Grêlée de hannetons blancs
Cigalons de lumière
J’aime m’abandonner
Sans même l’idée de l’or
Sans connaître mon nom
Car c’est bien le vent seul
Qui m’a donné un nom
Le vent de la nuit claire
Et lorsque l’aube viendra
Poser ses lèvres d’ambre
Sur les ombres incertaines
Peut-être, oui peut-être
Vais-je encore renaître
En mille éclats perlés
Rassemblés par le vent
Et mon nom sera autre
Dans une autre nuit claire.