Par la grâce des évidences inaltérables
Par le fruit des espérances inaliénables,
Nous nous rencontrerons.
Tu seras ma terre
Ma terre promise
Ma terre de mystère
Ma promise terre.
Tu apaiseras le guerrier en moi,
J’érigerai en toi le repos de tes forces,
Et l’homme que je serai
Sera totalement.
Fluide, cristallin,
Et solide comme une voûte,
Le corail de mon amour
Sera ton temple sacré
En même temps que ton trône.
Nos forces s’uniront
Nos chants s’entremêleront
Comme nos doigts sous la lune d’été.
Nos regards lèveront les voiles
Dont nous avons hérité,
Nos corps s’épouseront,
Nos souffles s’uniront,
Nos âmes animales libres,
Repues et ivres de soleil et de vent
Et de l’air des grands espaces.
Nos offenses oublieront jusqu’à leur nom
Jusqu’au nom qui leur était donné,
Nous dépossèderons la noirceur du monde
De ses ténèbres de pacotille
Et enfanterons des fleurs
Même sur les pierres les plus épaisses
Cet amour sera éternel
Il défiera le temps
Volera le secret des Dieux
Descellera les anciens pactes
Les vagues ondoyantes de tes cheveux
Recouvriront d’incessantes ondes rebelles
Toutes les terres incertaines.
Ta peau sera comme cette peau,
Ton corps entier
Sera comme ce corps
Puis,
Irradiée de lumière,
Tu porteras un astre
Baigné de l’éclat de nos deux soleils,
Un astre
Plantant ses racines
Dans nos ciels appairés,
Incendiant les registres
Des grandes villes endormies
Je croyais me connaître
Je ne faisais que me savoir
Nous dira le bonheur.
Et plus tard, bien plus tard,
Lorsque viendra le temps du grand repos
Nous franchirons ensemble
La porte du mystère
Et notre amour,
Dépouillé de ses formes,
Rayonnera d’un tel éclat
Qu’il deviendra étoile
Dans le ciel de ce monde.