Soir chilien

Nous étions ravivés
Par une complicité d’eau profonde
Emergeant d’une nuit de roche
Sous un ciel neuf d’étoiles

Résonnant en silence
Des chœurs toujours repris
Aux cohortes immenses
En nous l’air se taisait

Seules s’éteignaient au loin
Quelques phrases mortes-nées
Qui auraient eu nos rires

Mais rien ne nous troublait
Sous le regard des ombres
Et nos âmes déliées
S’élançaient dans la nuit
En sternes jumelées

Et le soir descendait
Pendant que la mer monte

Et la preuve des aînés
Passait comme une ride
Le calme s’ignorait
L’évidence dansait
Pure comme une douce lame

Et tu voyais comme moi
Sous les masques du vide
Plus rien n’avait d’absence.


Tarde chilena

Nos reavivamos
Por una complicidad de aguas profundas
Emergiendo de una noche de roca
Bajo un cielo nuevo de estrellas

Resonando en silencio
De coros siempre repetidos
De las inmensas cohortes
En nosotros el aire se callaba

Solo se apagaban a lo lejos
Algunas frases muertas
Que nos habrían hecho reír

Pero nada nos alcanzaba
Bajo la mirada de las sombras
Y nuestras almas desatadas
Volaban hacia la noche
Como charranes gemelos

Y la tarde descendía
Mientras el mar subía

Y la prueba de los ancestros
Pasaba como una arruga
La calma se ignoraba
La evidencia danzaba
Pura como una dulce hoja

Y tú veías como yo
Bajo las màscaras del vacío
Nada màs tení­a ausencia.