Quelle si petite taille
Pour un si grand pouvoir !
Petit saboteur,
Tu vis au creux de moi
Tu régalant de fleurs noires
Enfantées par des pluies acides
Que toi seul commandes.
Petit saboteur,
Tu es l’incarnation du besoin de conserver intactes
Les mémoires de la perte et de l’offense.
Est-ce ta supplique que j’ai cru recueillir ?
« Si j’avais pu avoir connaître
Qu’un cœur bienveillant me console de la perte,
Et qu’un regard aimant m’aide à vivre autrement…
Aurai-je conservé,
Comme autant de fardeaux vides,
Toutes ces mémoires vives ?”
Petit saboteur,
Je connais la réponse
C’est toi qui me l’as soufflée
Qui me l’a inspirée
Au fond de ton regard :
Si je t’offre en entier
Ce dont tu as manqué,
Si je t’ouvre les bras
Comme l’eau ouvre sa rive,
Tout peut se déposer
Et de déposera
Comme s’éloigne, légère,
Une feuille sur l’onde vive.