Umaniti

Dominique Radisson {Textes, poèmes & autres}

Vers la présence incarnée.

Une force en soi qui monte du creux de soi et qui permet d’accepter ce qui ne peut être changé, et de faire de cette acceptation un acte de création de vie.

Un élan qui, au coeur de la tourmente, continue à se manifester, et pousse à aller vers ce qui est bon.

Un sens de l’orientation qui persiste à indiquer le chemin de la préservation de soi, même dans les ténèbres les plus profondes, que ce soit par la foi, la demande d’aide, la guidance, la certitude de l’issue positive.

Un choix de vie qui n’opère pas depuis les sombres cavernes souterraines du déni, mais au grand jour, à partir de la connexion ininterrompue d’avec le sentiment concret, tangible, organique, de la préciosité du vivre.

Le sentiment du vivre et de l’importance de vivre, d’être en vie, n’est pas altéré. Le sens de sa place dans le monde et la perception claire de son évidence ne sont pas absents, ne font pas défaut.

Des mécanismes de compensation – par un surinvestissement dans des espaces d’oubli de soi (travail, voyage, activité artistique, sport, jeu, violence, ésotérisme, drogue…) qui ne se mettent pas en place. Dont le besoin, jadis vitalement nécessaire, ne se fait plus sentir.

Une faculté de se sentir en relation avec d’autres êtres vivants qui ne faiblit pas, même dans la solitude. La capacité à être présent aux autres mais également à ressentir, à être sensible à la présence des autres.

Aucun signe dans notre espace du vivre d’un déficit de présence et de disponibilité aux autres. Nul besoin de s’extraire du monde pour être.

Vivre dans un monde d’attention constante.

Telles sont quelques unes des bornes qui balisent le chemin vers la présence incarnée.

D’aussi loin qu’on soit parti(e), d’autant démuni(e) qu’on ait pu se sentir dans cette vie, ce chemin est possible. Pas un(e) d’entre-nous qui ne soit venu(e) de là, au départ de notre vie, avant de nous en éloigner, par nécessité vitale ou imposée.

Rien d’utopique. Tout est réel. Extrêmement réel, même.

Mille chemins mènent à ce chemin.
L’expérience de celui qui écrit ces mots : aller à la rencontre des blessures profondes. Les reconnaître et les offrir au monde. En exprimer la plainte dans leur totalité. Mettre en mouvement l’énergie retenue au cœur de chaque douleur sans chercher à en faire quelque chose.

S’engager totalement vers cela.
Avec sincérité, courage et constance. Sans se mentir.

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